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Marseille Propre

24 juillet 2007

Marseille Propre

Est-ce un voeu pieux, un rêve, une utopie? Ou peut-être tout cela? Marseillaise depuis douze ans, après la nécessiare période d'acclimatation (et oui, le choc des cultures, ça existe aussi à l'intérieur de nos frontières), je me demande toujours si je pourrais vivre toute ma vie ici. Car de mes origines nordiques, il me reste la sainte horreur de la crasse. Et cette horreur, je ne peux pas plus m'en débarrasser que la crasse ne semble vouloir disparaître de nos rues. A qui la faute? On invoquera tantôt la municipalité, tantôt les agents d'entretien (ceux qui "travaillent à la ville" en langage local), tantôt l'incivilité. Selon mes observations, et assez logiquement, il semble que ce soit un mélange de tout cela. Le plus étrange reste malgré tout la tolérance des autochtones pour le phénomène. Il faut dire que j'ai remarqué que les marseillais n'étaient pas du tout soucieux de leur habitat (cf. la culture des "cabanons", célébrée dans des chansons, et qui ne sont rien d'autres que des bidonvilles plus ou moins améliorés en bord de mer - constructions de bric et de broc sans permis de construire ni peut-être de titre de propriété à l'origine). De nombreux bâtiment sont donc très peu entretenus. Il faut avoir assisté à des réunions de copropriétaires où l'enjeu pour chacun est de ne mettre aucun euros dans ce qui est "commun", quand bien même les murs menacent de s'écrouler. Cette notion du "bien commun" est très importante. Ici ce qui appartient à la communauté, ce qui est "gratuit" n'a aucune valeur et peut donc êtré maltraité, dégradé sans que cela soit connoté par le groupe comme inacceptable. Il est donc normal de cracher par terre, de jeter des papiers gras par la fenêtre d'une voiture, ou par terre quand on marche, de marcher sur les pelouses, d'y rouler même, de mettre ses pieds sur les sièges des bus,sans parler des déjections canines au milieu des trottoirs, etc... mais aussi de s'installer aux entrées des immeubles et d'y tenir réunion publique, d'y manger et d'y laisser les reliefs de son repas, d'hurler pour parler, d'insulter au moindre propos. Climat de violence au quotidien, terreau de la violence tout court, des agressions qui sont le prolongement naturel de ce type de conduites. On nous annonce une nouvelle campagne de publicité pour "éduquer" les Marseillais... Attendons de voir.
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